Une ville à la campagne

L'église Saint-Martial

Aucun texte ne permet de dater l’église d’Aignes. 
Cependant, le clocher, d’architecture romane, date de la fin du 12e siècle. Reconstruite entre le 18e et le 19e siècle, elle comprend une nef rectangulaire, une coupole sur pendentifs à la croisée sous clocher et une abside semi-circulaire,  en cul-de-four, éclairée de petites fenêtres cintrées.
 

L'abbaye de Puypéroux

Selon la tradition, l’abbaye de Puypéroux aurait été fondée au VIe siècle par saint Gilles. Elle fut un lieu de vie de bénédictins. Ils se réfugièrent à Blanzac au moment des guerres de religion et le lieu restera longtemps à l’abandon. Mais vers 1836, l’abbé Jean Hippolyte Michon découvre l’endroit et en fait un lieu d’éducation pour les jeunes filles. Ainsi naît l’abbaye de Notre-Dame des Anges. En 1965, la congrégation de la Sainte Famille de Bordeaux prend la place ; en 2005 les sœurs ne sont plus que 5, elles vont rejoindre leur région d’origine et l’abbaye est vendue à la Maison Familiale Rurale du Sud-Charente. Depuis les jeunes élèves ont remplacé les sœurs. 
Lieu idéal pour des manifestations, l’association Respir’Jazz investit l’endroit en juillet pour son festival annuel.
Les bâtiments comportent l’ancien monastère et l’église. Celle-ci a les caractères du roman primitif du milieu du XIe siècle. La façade a été remontée au début du XIIe siècle. Dressée en plein champs sur un tertre, elle a une allure assez solennelle. L’intérieur de l’église offre des chapiteaux et des sculptures de grande valeur. Une coupole octogonale et un chœur pentagonal confère à la nef une beauté élégante et un peu mystérieuse.
 

L'église Saint-denys

Située sur l'un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, la Via Turonensis (Chemin de Tours), l'église Saint-Denys de Montmoreau fut construite au XIIe siècle. Elle a conservé son aspect originel, à l'exception du clocher roman carré qui a été entièrement modifié au milieu du XIXe siècle par Paul Abadie. 
Le chevet est orné d’un cordon horizontal très saillant soutenu par des modillons représentants des faces humaines ou animales. Le magnifique frontispice roman comporte un portail cintré dont les cinq voussures forment une archivolte qui repose sur des colonnettes graciles aux chapiteaux sculptés. L'arc intérieur est ajouré par six lobes terminés par des têtes d'animaux symboliques. Tous les décors témoignent d'une influence orientalisante dans le roman du Sud-Ouest et surtout de la virtuosité des sculpteurs.
Pour rattraper le dénivelé du terrain, le portail ouvre sur un narthex en plate-forme qui domine d'une dizaine de marches l’une des nefs les plus larges de la région.
Une belle coupole sur pendentifs surmonte la croisée du transept. Particularité de Montmoreau : les arcs doubleaux dessinent directement la forme triangulaire des pendentifs et l'ensemble se conforme avec élégance à la courbure inférieure de la sphère de la coupole.
L’absidiole du bras sud du transept a une ouverture en plein cintre. Néanmoins elle semble postérieure au XIIe siècle. L'absidiole du bras nord, de style gothique, semble avoir été refaite au XVe siècle. Une abside « en cul de four » ferme le chœur.
Les chapiteaux sculptés qui surmontent les colonnes sont souvent décorés de feuilles d'acanthe, motif très utilisé vers 1175. Les plus remarquables reproduisent des scènes allégoriques.
 

L'église Saint-Amand

Située au cœur d’un paysage très vallonné, l’église Saint-Amand, juchée au sommet d’une colline, offre une belle vue sur le centre de Montmoreau.
L’église est environnée de bâtiments de belle qualité architecturale : mairie, ancien presbytère…
La construction de l’église remonte au XIIe siècle. À cette époque, elle était située dans le diocèse de Périgueux et dépendait de l’abbaye de Nanteuil-en-Vallée (nord Charente). Au XIXe siècle, le mauvais état de l’église romane nécessite des travaux menés de 1860 à 1883.
L’église est placée sous la protection de saint Amand, évêque de Bordeaux au Ve siècle.
Le plan de l’édifice dessine un rectangle : une nef unique, un faux carré sous clocher et un chevet plat. La nef aujourd’hui charpentée a perdu ses voûtes de pierre. 
Le faux carré est couvert d'une coupole sur pendentif. Le sanctuaire possède une voûte de pierre en berceau .La nef abrite un ensemble de mobilier néogothique du XIXe siècle bien conservé : un chemin de croix, une chaire, ainsi qu'un tableau figurant saint Amand.
Dans l'espace du faux carré, sur le mur sud, subsistent les traces d’une peinture murale malheureusement très endommagée, mais dont on peut encore distinguer un des personnages : un clair tonsuré.
Ces vestiges rappellent que les édifices religieux étaient généralement peints à l'époque médiévale. Les scènes peintes couvraient l'espace intérieur, davantage le sanctuaire, réservé aux religieux, que la nef où étaient cantonnés les laïques. 
A l'extérieur, les façades étaient souvent rehaussées de couleurs vives qui animaient le programme sculpté. Malheureusement, volontairement ou pas, beaucoup de peintures murales ont disparu.
Au nord de l'église, le portail représente des sculptures caractéristiques du style de la première Renaissance française qui s'est généralisé en France dans la première moitié du XVIe siècle : rinceaux, médaillons, losanges… De part et d'autres du portail, deux niches étaient destinées à abriter des statues, mais elles sont aujourd'hui vides. Ce portail exécuté tardivement, à la Renaissance, était peut-être l'entrée réservée au seigneur du logis situé à quelques pas de l'église (aujourd'hui occupé par la mairie).
Les parties hautes du chevet et du clocher ont été fortement rehaussées et pourvues de fenêtres rectangulaires. Ces aménagements ont permis l'installation d'une salle haute de refuge et pour faciliter la surveillance des environs lors de la guerre de Cent Ans ou pendant les guerres de Religion.
 

L'église Saint-Eutrope

De style primitif, édifiée au XIe ou au XIIe siècle, l’église Saint-Eutrope a été bâtie sur l'emplacement d'un précédent lieu de culte. Elle a d’abord été une Vicairie perpétuelle dépendant de l'abbaye de Cluny. 
Le bâtiment a été restauré et modifié à la fin du XIXe siècle par l'architecte Paul Abadie qui fit remanier principalement le clocher en ajoutant un deuxième étage, constitué sur chaque face de trois baies à deux voussures sur pied droit et surmonté d'une flèche pyramidale assez élevée. Elle comporte une charpente en bois recouverte en ardoises.
Peu de temps avant la tempête de 1999, certains travaux furent effectués et ceci afin de lui redonner son cachet d'antan, en particulier la nef non voûtée découvrant ainsi la charpente en bois d'origine.
Ces travaux permirent de mettre à jour une petite porte donnant sur l'extérieur située à gauche de la nef et près du chœur. Porte que l'on découvre dans de nombreuses églises romanes (comme l'église de Montmoreau). L'emplacement de ces portes évoquerait le coup de lance au cœur que reçut le Christ en croix.
Cette ouverture a été transformée en niche afin d'y recevoir la statue de la Vierge à l'Enfant Jésus.
Le clocher abrite deux cloches : la première pèse 110 kg et date de 1725, la seconde pèse 375 kg et date de 1890.
L'escalier extérieur qui conduit au clocher est très particulier. Il est de type autoportant : c'est à dire que chaque marche scellée dans le mur repose partiellement sur la précédente. Il existe deux autres escaliers de ce type dans le bourg.
 

Eutrope

La commune de Saint-Eutrope trouve son étymologie dans le vocabulaire grec. En effet, eu signifie « bon » et trope « qui se tourne vers », d’où eutrope « qui a pris la bonne direction ».
Un récit de Grégoire de Tours (538/539-594) fait de saint Eutrope le premier évêque de Saintes et un martyr au IIIe siècle. Son présumé tombeau retrouvé au 7e siècle, devint une des étapes des chemins du pèlerinage de Compostelle, ce qui diffusa sa popularité. « Aujourd’hui saint Eutrope est le personnage-symbole de la première évangélisation de la Saintonge. Mais, s’il est difficile de contester son historicité, rien n’est véritablement connu de son activité, ni même l’époque exacte où il a vécu » (Site Nominis).
On fête saint Eutrope le 30 avril et on garde pour dicton « Saint Eutrope mouillé, cerises estropiées ». La frairie de la commune se déroule le dernier week-end d’avril soit aux calendes d’avril, date que la tradition retient pour le martyre du saint.
 

L'église Saint-laurent

L’église a été construite à la fin XIIe siècle. Elle était le lieu de culte d’un prieuré faisant partie des établissements édifiés par l’ordre de Cluny sur les chemins de Compostelle pour assister spirituellement et matériellement les pèlerins. En 1292, des Prieurs contrôleurs de l’ordre parlent du prieuré de Sanctum Laurencum de Bercegolio. Ils signalent que le moine « Lambert », qui représente le Prieur, est accusé de tyrannie et d’injustice envers les moines de ce prieuré.
En 1820, une partie de la nef et le clocher s’écroulèrent. Ne demeure de l’ancienne façade de l’église qu’une belle porte à quatre voussures bien mise en valeur par la restauration du bourg. Après le vide laissé par la nef écroulée, une nouvelle façade avec une porte en plein cintre ouvre sur le reste de la nef romane. En témoignent une travée de l’ancien édifice et  l’arc plein cintre qui précède une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four avec des arcs ornés de colonnes dont trois sont ajourés de baies. Le clocher carré à un étage est surmonté d’une flèche octogonale couverte d’ardoise. Cette rénovation a été effectuée dans les années 1880.